Avec la croissance de la nouvelle tendance à la simplicité, de nombreux parents sont convaincus de l'approche minimaliste et de son efficacité pour jouir d'un mode de vie simple et moderne. Ce courant a commencé avec l'experte en organisation Marie Kondo qui a prôné cette approche dans son livre " The life changing magic of tidying up: the Japanese art of decluttering and organizing " publié en 2014, cette approche a suscité la curiosité de millions de personnes à travers le monde. Cependant, ce n'est que lorsque Joshua Becker a publié son livre "Clutter-free with kids" à la fin de 2014 que la conversation a déclenché une nouvelle approche parentale minimaliste limitant l'accès aux jouets pour les enfants. Depuis, nous avons vu plusieurs blogueuses partager leurs expériences et leurs conseils sur leur style de vie minimaliste, parmi celles-ci nous comptons la blogueuse Marissa Zen du blog minimaliste "Squirrels of a feather". Marissa partage un contenu faisant partie d'une media wave qui encourage les mamans à défendre leur bien-être en suivant l'approche minimaliste tout en promettant une vie saine et heureuse. Selon Marissa, l'application de cette approche nécessitera un désencombrement physique, mental et numérique. Le désencombrement numérique comprendra des actions telles que la suppression de numéros de téléphone, des dossiers informatiques, et des photos numériques, tandis que le désencombrement mental comprendra des actions telles que profiter de jours sans maquillage, dire adieu à une relation toxique, lire plus de livres. Cependant, l'aspect le plus important du minimalisme que tous les partisans de cette doctrine jurent par est le désencombrement physique qui nécessite de se débarrasser des objets inutiles et indésirables, et de réduire au minimum tous les autres objets, cela inclut les vêtements, le maquillage, articles de cuisine, équipements ménagers, et jouets d'enfants.
"Pour l'expliquer simplement, il y a de fortes chances que si vous désencombrez les jouets, non seulement vos enfants seront plus heureux, auront une meilleure capacité d'attention et deviendront plus créatifs, vous serez également moins stressés vu que vous ne devrez plus ramasser constamment les jouets de vos enfants" (Marissa-2018).
On peut dire que nous avons tous besoin d'une vie mieux organisée, et la méthode "KonMari" paraît attractive à la plupart car elle promet justement cela. Cependant, le minimalisme nous rend-t-il vraiment plus heureux ? Kyle Chayka argumente dans son article « the empty promises of Marie Kindo and the craze for minimalism» publié en Janvier 2020 dans le fameux journal britannique The Guardian, que le minimalisme n'est pas nécessairement un choix personnel volontaire, mais un inévitable changement sociétal et culturel répondant à l'expérience de vivre à travers les années 2000 qui ont vu la montée du consumérisme et de l'accumulation des objets matériels comme formes de sécurité. En plus, la propagation de cette tendance avec une grande vitesse nous fait penser qu'il pourrait s'agir d'une nouvelle stratégie marketing visant à nous vendre des produits que nous possédons déjà comme une table ou un jouet d'enfant sous une nouvelle perspective ce qui nous aidera, selon leurs propos, à expérimenter une vie beaucoup plus simple et heureuse. Selon Rachelle Crawford, l'auteur de « Messy Minimalism : Realistic Strategies for the Rest of Us » publié en 2021, l'approche minimaliste peut en effet aider ses adhérents dans certains aspects de leur vie, mais ce n'est pas nécessairement la meilleure approche pour aborder le développement de l'enfant et son parcours d'aprentissage qui commence avec ses jeux. Les neuroscientifiques expliquent qu'à un âge précoce, les enfants ont besoin d'autant de stimulations neuronales et sensorielles que possible pour créer les connexions neuronales nécessaires au développement de leurs fonctions cérébrales et cognitives. Un nouveau-né possède généralement toutes les cellules cérébrales dont il a besoin, mais ce sont les connexions entre ces cellules qui font vraiment fonctionner le cerveau. Les connexions cérébrales sont ce qui nous permet de bouger, de penser, de communiquer et de faire à peu près tout. Par conséquent, pendant les trois premières années de vie d'un enfant, il est très important de s'engager activement avec lui à travers des activités quotidiennes comme jouer, parler, chanter ou danser et lui permettre d'explorer son environnement par le biais de ses jouets.
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